Chroniques

Temps de lecture : 2 min 18 s

Qui seront les conservateurs du Sag-Lac?

Le 10 octobre 2023 — Modifié à 15 h 27 min le 10 octobre 2023
Par Roger Lemay

Extrait d’un échange avec mon rédacteur en chef Louis Potvin il y a 15 jours:

Louis: « Bonne ta chronique cette semaine sur la Ville. La mairesse, le milliard, les enquêtes, le Centre Georges-Vézina, on a de la misère à les suivre...»

Moi: « Mouais, ça ne s’améliore pas, mais je crois que c’était ma 3e chronique de suite sur la Ville, je te promets de trouver autre chose pour la prochaine».

J’ai rarement eu une tentation plus grande de briser une promesse. Les gens que je rencontre observent avec amusement, ou sarcasme, ou découragement, ou tristesse, ce qui se passe au sein de la direction de la plus grande ville de la région, celle qui devrait être l’emblème du Royaume. Or j’ai rarement été témoin au cours de ma carrière d’un tel cafouillage politique, d’une telle suite d’erreurs de stratégies. Bon, je l’ai promis à Louis, je m’arrête là. On a les élus qu’on mérite. Que voulez-vous, ni Louis Ouellet, ni Manon Cyr, ni Philôme La France, ni Sylvie Beaumont ne demeurent à Saguenay...

Bref on va passer à autre chose.

Tiens pourquoi ne pas parler des conservateurs ? Il apparait clair que c’est le début de la fin pour Justin Trudeau. Déboires politiques, déboires personnels, celui qui a été élu par l’image périra par l’image. La sienne est solidement entachée, sans beaucoup d’espoir pour les libéraux d’un revirement de situation. Fini les selfies avec son beau sourire de jeune premier, en compagnie de sa jolie épouse, tout cela a laissé la place à une attitude plutôt sombre.

Le triste épisode de l’hommage rendu à l’ex-soldat nazi devant le président ukrainien Volodymyr Zelensky est le clou sur le cercueil. Les libéraux ne contrôlent plus l’agenda, leur promesse sur l’accès à de nouveaux logements et leur rencontre au sommet avec les dirigeants des chaines d’épicerie n’y changeront pas grand-chose.

Ça va donc laisser la place aux conservateurs de Pierre Poilièvre, qui ont le vent dans les voiles. Il faut s’attendre à ce que le contexte favorable aux conservateurs suscite également la réflexion chez certains candidats potentiels. Plusieurs voudront profiter du vent de dos. On parle bien sûr des comtés Lac-Saint-Jean et Jonquière, puisque les jeux sont faits dans Chicoutimi-Le Fjord, où Richard Martel est bien en selle.

Mais ailleurs, les spéculations vont bon train. Des sources m’indiquent que les conservateurs sont déjà au travail et que le nom de Charles Cantin circule pour le comté Jonquière. À suivre. Me Cantin est-il dû pour un autre défi, lui qui a Jonquière tatoué sur le cœur, et qui ne manque aucune occasion pour décrier les politiciens qui n’en font pas assez pour cet arrondissement ?

Toutefois, dans l’équation, il y a une donnée non négligeable. Ni Lac-Saint-Jean ni Jonquière ne sont détenus par les libéraux, mais par les bloquistes Brunelle-Duceppe et Simard. Or ces deux-là sont des communicateurs nés, maîtrisant autant parfaitement la langue que leurs dossiers, Brunelle-Duceppe faisant même office de figure de proue au pays concernant la défense des Ouïghours. Mais malgré tout leur talent, ces bloquistes condamnent leurs comtés à l’opposition, donc loin des décisions du pouvoir.

Les paris sont ouverts, mais les candidats intéressés ne devraient pas attendre trop longtemps pour se faire connaître. Ils auront du pain sur la planche d’ici la prochaine élection pour lutter contre deux francs-tireurs. À moins d’une vague, ce qui est toujours possible.

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